Richard Avedon à la Fondation Henri Cartier-Bresson

Richard Avedon à la Fondation Henri Cartier-Bresson
Richard Avedon "Roger Tims, Jim Duncan, Leonard Markley, Don Belak, coal miners, Reliance, Wyoming, August 29, 1979" (détail) © The Richard Avedon Foundation
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Dans une dizaine de jours, le 30 avril, la Fondation Henri Cartier-Bresson inaugure une exposition dédiée au travail de Richard Avedon. Le photographe américain est à l’honneur avec une série emblématique : Richard Avedon – In the American West.

Montrer l’Amérique sans fard, c’est le projet porté par Richard Avedon avec sa série de photographies réalisée entre 1979 et 1984. L’exposition de la Fondation Henri Cartier-Bresson est l’occasion de dévoiler pour la première fois en Europe l’intégralité de ces clichés.

Loin de ses images de mode sophistiquées, Avedon s’attaque ici à l’Amérique rugueuse, incarnée par des visages marqués, des regards intenses et des corps fatigués. Le dispositif formel est rigoureux : fond blanc, cadrage frontal et grand format. L’artiste place chaque modèle au centre, littéralement et symboliquement. Mineurs, cow-boys, forains et jeunes filles : tous se tiennent debout face à l’objectif, sans décor pour adoucir ou distraire le regard.

Et c’est la raison pour laquelle la série In the American West pose un jalon crucial dans la carrière du photographe. Usant d’une précision extrême pour révéler les aspérités physiques de ses sujets mais ne cadrant qu’eux, le photographe s’éloigne du documentaire pur pour créer une galerie de portraits où le réel se mêle à l’interprétation. En effet, sans contexte, comment peut-on pleinement appréhender l’image présentée ?

Loin de célébrer la grandeur mythique de l’Ouest américain, Richard Avedon en démonte les archétypes visuels. Au fil des 103 œuvres exposées, il donne à voir une humanité brute, souvent en tension, parfois désespérée, mais toujours intensément présente. Une intensité qui fait écho à la rigueur du travail du photographe dont l’exposition de la Fondation Henri Cartier-Bresson permettra de découvrir les coulisses. En effet, Polaroïds préparatoires, tirages annotés et lettres de Richard Avedon dévoilent de façon intime les enjeux d’un projet artistique très personnel.

L’exposition est à découvrir jusqu’au 12 octobre à Paris.