Dans le cadre de la semaine de la poésie, du 21 au 31 mars 2025, Art Critique donne carte blanche à Barbara Polla, fondatrice d’une galerie-librairie en Suisse, d’exclusives Nuits de la Poésie, et co-organisatrice des soirées poétiques Équinoxe de nos confinements passés. Pour cette première édition par voie de presse, elle propose des écrits d’une sélection de dix créateurs, artistes et poètes dont elle accompagne le travail. En ce troisième jour, elle nous fait découvrir « On entend les oiseaux » d’ Eugénie Paultre.
ON ENTEND LES OISEAUX
On entend les oiseaux
Au loin c’est silencieux
j’y crois
Demain peut-être
Hier encore
Où que l’on soit
Parfois plus que souvent
Allant venant d’absences, de noirs
Lumière du jour en mots colorés
Allant venant
Oh, ces belles lisières sans murs
D’allègement en évitement
Ne pas dénigrer notre condition humaine
Et tous ses filaments vers son Soleil
En arche
Eugénie Paultre est née à Paris en 1979, non loin de l’École des Beaux-Arts, où elle se prend très tôt à flâner, dans ses jardins, en compagnie de livres. Elle renonce cependant à entrer dans cette école et choisit des classes littéraires où s’enseignent les indispensables Humanités. Elle s’y consacre corps et âme, comme pour combler d’immenses lacunes, comme pour s’armer, se nourrir des arts et savoirs de toutes les époques. S’engage ensuite un parcours cahin-caha au travers de la philosophie, qui l’amène malgré tout à l’obtention de l’agrégation et à enseigner quelques années à l’Université. Mais, n’y trouvant pas toute la nourriture nécessaire à sa survie, elle revient, par nécessité, à son amour de jeunesse pour l’art, et abandonne le parcours universitaire. De livres en expositions, elle arpente la voie du partage : de ses pensées, de ses émotions, de ses peurs, de sa foi. Sur ce chemin, elle découvre aussi l’art du montage, art total s’il en est : où toutes les dimensions de la sensibilité et de l’intelligence concourent au seul but qu’est — l’expérience de la révélation.