Olga de Amaral à la Fondation Cartier

Olga de Amaral à la Fondation Cartier
Olga de Amaral, Cenit, 2019 © Olga de Amaral
À voir

À partir du 12 octobre, la Fondation Cartier accueille les œuvres d’Olga de Amaral, figure emblématique de l’art textile contemporain. Fusionnant techniques ancestrales précolombiennes et vision avant-gardiste, cette artiste, née en 1932, donne à voir des chefs-d’oeuvre d’or et de tissage.

De grandes tapisseries habilleront les murs alors que d’autres œuvres seront suspendues pour envelopper les visiteurs de fils descendant jusqu’à terre. L’artiste fabrique elle-même ses fils de laine, coton, lin ou crin de cheval afin de pouvoir les tisser selon une technique de son invention.

Les pièces de tissu attirent le regard par leurs couleurs et leur façon de refléter la lumière que seul le mouvement des fils peut permettre. L’or recouvre une grande partie des œuvres présentées. Cet attrait provient d’un voyage effectué par l’artiste en 1970, voyage durant lequel elle a fait la découverte de la pratique japonaise du Kintsugi, soit l’art de restaurer des poteries brisées avec de l’or. Cette technique l’a inspirée pour plusieurs de ses pièces comme Fragmentos Completos (Fragments complets), laquelle est recouverte de ce matériau précieux.

Figure phare de l’abstraction de l’Amérique latine d’après-guerre, Amaral refuse toute catégorisation de ses créations : pour elle, leurs formes sont inclassables car elles relèvent à la fois de la peinture, de la sculpture, ou encore de l’installation. Nombre de ses œuvres sont marquées par son style spontané, inspiré de l’histoire et des paysages variés de sa terre natale.

Plus de 90 œuvres seront présentées dans la fondation dédiée à l’art contemporain, ce qui fait de cette exposition la première grande rétrospective de cette artiste en Europe. Des œuvres réalisées à partir de 1960 jusqu’à aujourd’hui prendront place dans la scénographie créée par Lina Ghotmeh. L’architecte franco-libanaise a transformé la Fondation Cartier en un paysage de pierres d’ardoise, permettant d’intégrer les œuvres à une nature rocailleuse et minérale.

Jusqu’au 16 mars 2025, il sera ainsi possible de faire l’expérience de pièces qui, selon les mots de l’artiste, sont des “espaces de méditation, de contemplation et de réflexion”.