La ville d’Arles n’a cessé d’inspirer depuis des décennies et de nombreux créateurs comme Paul Gauguin, Pablo Picasso ou encore Vincent Van Gogh ont pu faire l’expérience de sa beauté. Aujourd’hui encore, elle reste une source d’inspiration pour les artistes contemporains, comme c’est le cas pour Lonneke Gordijn (1980) et Ralph Nauta (1978), artistes néerlandais et auteurs des deux œuvres de l’exposition Living Landscape. Jusqu’au 29 septembre, la fondation d’art contemporain LUMA de la ville d’Arles accueille ce duo nommé Drift et donne à voir leurs installations portant sur l’homme et son environnement.
Le choix de cette ville est loin d’être anodin pour ces deux artistes : la lumière, les couleurs ou encore la nature particulière de cette région les ont particulièrement touchés et inspirés pour l’une des deux œuvres de l’exposition appelée Coded Nature. Cette œuvre interactive prend la forme d’un immense écran où, grâce à des images de synthèse, ce qui semble être des essaims d’oiseaux prennent vie et se déplacent en fonction d’où se tient le spectateur. La nuée qu’ils forment peut suivre le visiteur tout comme ils peuvent sembler vouloir l’attaquer, l’éviter ou encore le fuir. Ces animaux, à l’origine symboles de liberté, perdent leur aura en raison de leurs mouvements cycliques et éternels observables à l’écran. Selon les artistes qui voient dans ces formes des métaphores de nos vies, l’installation devient ainsi le lieu d’une réflexion sur notre propre place au sein de nos sociétés, et sur le rapport que l’on peut entretenir avec elles.
La seconde œuvre de l’exposition est liée à la première par un raisonnement similaire autour de l’homme dans son environnement. Murmuring Minds est une installation qui mélange nouvelles technologies, intelligence artificielle et nature. Le spectateur est invité à interagir avec d’autres représentés par des blocs mouvants sur une plateforme. La façon dont ces blocs réagissent représente les différentes interactions qu’il est possible de constater entre les hommes.
Interdépendances et interactions sont ainsi au cœur de cette exposition colorée et énigmatique. Elle prend vie grâce aux visiteurs qui changent son cours par leur comportement avec les algorithmes des œuvres. Avec l’exposition Finir en beauté de Sophie Calle présentée dans cet article, Living Landscape offre une belle raison de se rendre à Arles en cette fin d’été.