À l’approche des Jeux Olympiques, le Petit Palais célèbre jusqu’au 17 novembre “le corps en mouvement”. C’est une nouvelle perspective entre le sport et l’art qui est mise en lumière par une scénographie originale aux couleurs de l’événement sportif. Une cinquantaine d’œuvres du musée ont été sélectionnées pour ce parcours enrichi d’interviews d’athlètes et de para-athlètes qui partagent avec les visiteurs leur regard de sportif sur les œuvres.
La statuette de discobole, sculptée vers 490 avant notre ère, ouvre le parcours de la visite et fait partie de la première des huit sections de l’exposition. Ce petit bronze représente un athlète qui tient un disque de métal et rappelle au visiteur l’origine des premiers Jeux Olympiques en Grèce antique, aux environs de 776 avant JC. Si à cette époque le corps athlétique intéresse par l’idéal de beauté et de perfection qu’il incarne, c’est le mouvement qui fascine particulièrement les artistes du XIXe et XXe siècle. Des danseuses par exemple captivent les artistes, et notamment les sculpteurs, désireux de capter l’essence de leurs gestes. L’œuvre de Jean-Baptiste Carpeaux, Les Trois Grâces (1874), représente particulièrement la tendance de son temps : la terre cuite patinée met en scène trois figures féminines tournoyant autour d’un axe végétal et entraîne le spectateur dans une ronde audacieuse et sensuelle.
Les œuvres de cette exposition, de l’Antiquité au XXe siècle, ont été sélectionnées pour leur mise en valeur du corps, de l’anatomie et du sport. Certaines sont commentées par des vidéos intitulées “Paroles d’athlètes” où différents sportifs ont choisi une œuvre qui fait particulièrement écho à leur sport et à leur pratique. Romain Valadier-Picard, sportif de haut niveau en judo, a par exemple réagi face à l’œuvre Le Dénicheur d’aigles (1890) de Louis Gossin qui lui “rappelle le judo, par le sens du contact et le combat représenté par l’œuvre”.
Cette sculpture, par sa composition extrêmement dynamique, met en scène les figures du rapace et de son agresseur. Les muscles tendus sous l’effort sont habilement sculptés par l’artiste ce qui fait ressentir au visiteur l’énergie de la scène.
Un lien émouvant se dessine alors entre le sport et l’art, ces athlètes devenant, comme ils ont choisi de se qualifier, des “arthlètes”. Les différentes sections comme « Le corps en suspens », « le Sport en vogue » ou encore « Le Corps héroïque » retracent l’histoire de l’art et de l’esthétisme, et font ainsi de cette exposition un incontournable de la programmation des Olympiades Culturelles tout comme la Cycloïde Piazza de Raphaël Zarka. En effet, jusqu’à la fin de l’été 2024, des centaines d’événements (majoritairement en accès libre et gratuit) au croisement de l’art, du sport et des valeurs olympiques sont présents en métropole comme en Outre-mer.