À l’occasion des Jeux Olympiques 2024, le Centre Pompidou accueille une sculpture haute en couleur, la Cycloïde Piazza, une œuvre spécialement conçue par l’artiste français Raphaël Zarka. Présente jusqu’au 15 septembre, cette sculpture monumentale a la particularité d’être tout à fait “skatable”.
Quatrième volet d’une série de sculptures praticables, cette œuvre propose une multiplicité de points de vue sur le Centre Pompidou et son environnement. À l’endroit même où fut exposé Le Pot doré de Jean-Pierre Raynaud, Le Pouce de César ou encore le grand mobile Horizontal de Calder, les visiteurs sont invités à marcher, se reposer, se réunir ou s’adonner à la glisse.
Cette installation met en dialogue l’histoire de l’art, l’univers du sport et l’étude scientifique du mouvement. En effet, si ses vives couleurs évoquent le ton des peintures de la Renaissance, c’est à Galilée et ses successeurs qu’elle doit sa forme et son nom. Cycloïde renvoie en effet à une forme de courbe reconnue comme étant la plus rapide et c’est Zarka qui a été le premier à l’intégrer à une infrastructure de skateboard.
Cet artiste, né en 1977 à Montpellier, s’est intéressé aux principes de certains appareils que l’on trouvait dans les cabinets de physique expérimentale de l’âge classique pour les adapter à l’usage du skateboard. Pour ce passionné de sport, “le skateboard a ceci de particulier qu’il marque de manière indélébile la façon d’appréhender les formes et les espaces”.
Réalisé en collaboration avec l’architecte Jean-Benoît Vétillard, le “Cycloïde Piazza” est une sculpture marquée par de nombreuses références, notamment à des mouvements du XXe siècle comme le constructivisme ou comme l’abstraction géométrique. Des œuvres de figures féminines pionnières par leur façon d’associer les formes modernes au corps en mouvement (Sonia Delaunay, Sophie Taeuber-Arp…) ont aussi inspiré cette œuvre contemporaine faisant d’elle un hommage aux œuvres passées.
Zarka est aussi l’auteur de plusieurs livres sur ce sport comme Chronologie lacunaire du Skateboard, 1779-2009, ce qui fait de lui un des meilleurs connaisseurs de ce sport en France. Comme JR dont nous parlions la semaine dernière , il s’inscrit dans une conception participative de l’art : devant le Centre Pompidou, ses œuvres prennent vie grâce aux visiteurs invités à prendre possession de l’espace. Ce sera notamment le cas le 20 juillet où une démonstration et une initiation au parcours seront proposées par l’école Culture Parkour.