Cet été, le Musée des Abattoirs invite les visiteurs à découvrir la campagne en plein cœur de la ville de Toulouse. Jusqu’au 25 août, l’exposition “Artistes et paysans, battre la campagne” mêle des œuvres modernes et contemporaines afin d’explorer les liens multiples qui existent entre artistes et paysans. Le parcours, riche de 150 œuvres, contextualise et met en évidence les points de rencontre entre art et agriculture dans un contexte de changements globaux et sociétaux.
Les premiers tableaux qui viennent à l’esprit lorsque l’on évoque ensemble art et agriculture sont le plus souvent ceux du XIXe siècle réalisés par Jean-François Millet ou encore Rosa Bonheur. Leurs œuvres présentées dans l’exposition révèlent l’intérêt de ces artistes pour le plein air, la campagne ou encore les animaux comme le montre l’œuvre de Millet Bergère avec son troupeau (1863), une des toiles prêtées par le musée d’Orsay pour l’occasion. La scène représentée par cette grande peinture du XIXe siècle est remplie de calme et de mélancolie : le soleil voilé par les nuages laisse entrevoir une clarté particulière que seule la peinture à l’huile peut imiter.
Si au XIXe siècle l’entrée du monde paysan au Musée est spectaculaire, c’est une vision romantique qui est principalement représentée. Au XXIe siècle, les artistes dressent de nouveaux portraits qui se veulent plus éloignés des stéréotypes construits au fil du temps. C’est le cas par exemple dans le film de la cinéaste Agnès Varda Les Glaneurs et la glaneuse (2000) qui offre un versant contemporain aux Glaneuses (1857) du peintre Millet. Cette célèbre cinéaste fait de ce documentaire une œuvre tant politique qu’artistique, questionnant l’agriculture productiviste omniprésente depuis les années 1950.
Le parcours de cette exposition suscite la réflexion grâce à des artistes historiques et émergents qui représentent à leur manière un sujet souvent mis de côté. L’imaginaire collectif autour de la figure du paysan est ainsi complété par les différentes œuvres, lesquelles prennent la forme de peintures, de vidéos, d’objets ou encore de photographies. Ce projet est soutenu par la région Occitanie qui voit “l’artgriculture” comme un mode possible de reconnexion avec le territoire. Des conférences, des rencontres, des performances ou encore des ateliers artistiques offrent ainsi au public l’opportunité d’approfondir les questions soulevées dans l’exposition au travers d’expériences collectives et ludiques.