Dans le cadre des Olympiades culturelles, politique culturelle associée aux Jeux Olympiques 2024, l’État français souhaite offrir des vases témoignant du savoir-faire d’excellence et de la créativité de notre pays aux futurs médaillés d’or français des Jeux Olympiques et Paralympiques. Souhaitant faire se rejoindre techniques artisanales séculaires et visions artistiques ultra contemporaines, le ministère de la culture a confié la réalisation de ces vases à La Cité de la céramique de Sèvres et Limoges associée pour l’occasion à l’ École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Savoir-faire et création
Existant depuis 1740, la Manufacture de Sèvres incarne cette dimension patrimoniale de l’artisanat français avec, en son sein, quelque 120 céramistes exerçant dans plus d’une trentaine de métiers différents. Elle se distingue également par son travail de fabrication des matériaux utilisés par les artisans, et la qualité comme la variété des pâtes, couleurs, et émaux est, là aussi, due à une volonté constante de préserver les techniques anciennes et les outils traditionnels permettant leur conception. Mais, si la Manufacture est dépositaire de savoir-faire ancestraux, elle est aussi un laboratoire expérimental où les designers, décorateurs et artistes contemporains viennent régulièrement travailler. L’association avec les Beaux-Arts de Paris, école qui occupe une place essentielle au sein de l’enseignement supérieur mais, aussi et surtout, sur la scène artistique contemporaine, n’a donc rien de surprenant. Pour cette commande prestigieuse, l’institution s’est tournée vers ses anciens étudiants. Ainsi, les jeunes diplômés Ece Bal, Thomas Besset, Sacha Floch Poliakoff, Samya Moineaud, Nassim Sarni et Domitille Siergé dont les créations ont été retenues ont travaillé main dans la main avec les spécialistes de la conception de « vases de Blois » de la manufacture de Sèvres. Ils ont pu effectuer leurs premiers essais dans le four à bois du XIXe siècle spécialement rénové pour l’occasion.
Les vases de Blois
Inventés dans les années 1860 par le faïencier, mais peintre de formation, Ulysse Besnard, les « vases de Blois » ont pour particularité de prêter leurs surfaces à des formes et décors provenant de tableaux. Très appréciés pour leur aspect décoratif, ils ont déjà été utilisés pour récompenser les exploits de sportifs de haut niveau lors des Jeux Olympiques de Paris de 1924. À cette époque, la Manufacture de Sèvres avait confié leur conception au peintre Octave Guillonnet et au céramiste Émile-Louis Bracquemond. Ensemble, ils en avaient créé plusieurs modèles illustrant les disciplines inscrites aux JO de cette année-là : le plongeon, le football, l’aviron, le rugby, le cyclisme, la voile, le tennis, le tir, l’escrime, l’équitation, la pelote basque, les barres parallèles, le javelot, la rame, la boxe et la course à pied.