L’exposition Il a suffi d’une plume pour colorer le ciel, visible jusqu’au 4 novembre au Centre d’art Contemporain d’Alfortville La Traverse, ouvre notre imaginaire en explorant le thème des oiseaux dans l’art. Symboles de liberté, d’élégance, de fragilité, on en voit de toutes sortes dans cette exposition. Certains sont réalistes (le flamant rose de Jean-Jacques Audubon), d’autres plus oniriques (les oiseaux-visages d’Odonchimeg Davaadorj).
« Les oiseaux sont fascinants : leurs teintes sublimes, leurs plumages envoûtants. Ils colorent le ciel… » annonce la curatrice Bettie Nin dont l’exposition met en valeur l’attribut de ces animaux le plus propre à faire rêver : leurs ailes. Elle présente ainsi une installation d’Angèle Guerre qui, avec Souples, un souffle (les mains), immenses ailes faites de cuir, de papier et de métal flottant dans les airs, semble déployer en trois dimensions ses expérimentations de pastels incisés au scalpel.
Autour de ce dispositif dialoguent d’autres ailes et notamment celles, planes mais en couleurs, réalisées par Agnès Thurnauer en 2010. Formes récurrentes de la pratique de l’artiste qui les présente souvent par deux, elles sont ici au nombre de trois. L’idée de double, très présente dans son travail, ne disparaît cependant pas complètement car leurs teintes sont les mêmes que les taches d’acrylique incrustées sur les palettes que l’artiste a apposées à côté d’elles. Les Grandes Ailes Complémentaires présentent les ailes du peintre.
En face, en noir et blanc mais en volume, la Pluie de plumes de la dessinatrice Laurence Gossart se compose d’un assemblage de dessins de plumes précisément exécutés. Avec cette installation en relief, celle qui a beaucoup dessiné le règne végétal donne corps au monde animal, mais elle le fait avec la légèreté du papier. À ce plumage en noir et blanc riche de détails se mêlent par ailleurs quelques plumes de bronze. Formes oblongues presque abstraites, ces touches dorées illuminent l’exposition.