Présentée au Louvre Abu Dhabi ce printemps, l’exposition « Bollywood Superstars » est visible jusqu’au 14 janvier 2024 au Musée du quai Branly.
Pensée par le conservateur expert de l’Asie Julien Rousseau et la spécialiste en anthropologie sociale et ethnologie Hélène Kessous, l’exposition s’attache à retracer les origines historiques qui font la spécificité de ce cinéma. Des spectacles de conteurs itinérants à ceux de lanternes magiques en passant par les théâtres d’ombres, elle montre comment ces arts populaires ont tracé deux voies toujours à l’œuvre dans le cinéma indien : le récit mythologique et le récit historique. Naissant à la fin du XIXe dans une société divisée en nombreuses régions parlant leurs propres langues, le cinéma s’est en effet développé en puisant dans le passé le plus lointain du pays comme le montrent les quelque 200 œuvres en lien avec les divinités hindoues et les souverains de l’âge d’or de l’histoire nationale exposées ici.
Mais l’exposition s’intéresse aussi à la période contemporaine et, si elle est sous-titrée « Histoire d’un cinéma indien », elle aurait également pu s’intituler « Histoires d’un cinéma indien » au pluriel. En effet, les commissaires se sont attachés à montrer la diversité d’un domaine parfois occultée par sa partie la plus commerciale. Avec plus de 1 500 films produits chaque année, le cinéma indien ne peut pourtant pas se réduire aux blockbusters de l’industrie commerciale de Bombay (Bollywood). Son influence ne se limite pas non plus à ses formes stéréotypées comme le montre l’exposition en faisant la part belle au réalisateur Satyajit Ray dont le cinéma à caractère social est reconnu dans le monde entier. Des superstars des succès commerciaux aux superstars du cinéma d’auteur, l’exposition offre un panorama complet du cinéma indien.