Organisée par les commissaires Charlotte Barat-Mabille et Pierre Wat, la rétrospective Nicolas de Staël a ouvert ce week-end au Musée d’Art Moderne de Paris. Intervenant vingt ans après celle qui s’était tenue au Centre Pompidou mais réunissant plusieurs œuvres jamais exposées en France, elle éclaire d’un regard nouveau la pratique de cette figure majeure de la peinture d’après-guerre.
L’exposition couvre les quelque quinze années de production du peintre, de ses premières œuvres effectuées quand il avait vingt-six ans à celles effectuées peu de temps avant son suicide à seulement quarante et un ans.
Découpé en périodes stylistiques, le parcours, tout en rappelant les épisodes de sa biographie, insiste surtout sur les innovations formelles de l’artiste. Débutant sa carrière à Paris en 1942, il explore le registre abstrait jusqu’au début des années cinquante mais se tourne rapidement vers une abstraction emplie de références au monde extérieur.
Peignant sur le motif ou d’après croquis effectué sur place lorsqu’il voyage, ses formes abstraites s’inspirent de paysages (d’Île-de-France, de Normandie, du Midi d’abord, mais aussi, plus tard, de Provence, de Sicile, de Côte d’Azur) comme de scènes offertes par le spectacle du monde (un concert, un ballet, un match de football, un décor de cinéma).
Se confrontant toujours à de nouveaux sujets, il expérimente différents formats (miniatures, panneaux monumentaux), techniques (encre de Chine, peinture à l’huile), outils (pinceaux, brosses, tampons de gaze) et supports (papiers, toiles, cartons) qui donnent lieu à des compositions sombres ou claires, denses ou aérées, organiques ou dynamiques.
C’est la diversité de cette recherche plastique que donne à voir l’exposition. Elle est à visiter jusqu’au 21 janvier 2024 et s’accompagne d’un catalogue qui revient sur la relation de l’artiste aux maîtres du passé comme aux thèmes très classiques du paysage et de la nature morte.