Le début, première exposition de Julio Le Parc dans l’espace parisien de la galerie Continua, met en évidence l’œuvre protéiforme de cet artiste mondialement connu. Des gouaches sur papier des années soixante-dix aux mobiles en lamelles de plexiglas effectués dans les années deux mille, elle rend également compte de l’unité de l’ensemble. Admirateur de Mondrian et Albers, participant, avec Vasarely, aux expérimentations du GRAV (Groupe de Recherche d’Art Visuel) peu de temps après son arrivée en France en 1958, l’artiste argentin a en effet réussi à inventer sa propre esthétique. Fidèle à certains principes comme l’élaboration de programmes visant à ne pas s’impliquer subjectivement dans le travail de composition, il est parvenu à créer une cohérence visuelle par-delà l’usage de différents médiums.
La galerie Continua n’est pas la première à présenter l’œuvre du précurseur de l’art cinétique au public parisien (il a déjà été montré dans des institutions publiques majeures comme le Musée de l’histoire de l’immigration Porte Dorée, Le Centquatre ou le Palais de Tokyo, mais aussi dans de grandes galeries marchandes comme Denise René ou Perrotin). Cependant, cette première exposition de Julio Le Parc dans l’espace de Continua a le mérite d’insister sur une partie de sa pratique invisible dans les tableaux, mobiles et grandes installations déjà vus ici et là : le caractère artisanal du travail préparatoire. Les œuvres cinétiques se doivent en effet de présenter une facture lisse pour que le trouble visuel opère mais les nombreux croquis que la galerie a choisi d’exposer révèlent la présence de l’artiste. Grilles dont les cases ne sont pas entièrement colorées ou même simplement complétées par des chiffres correspondant aux teintes à venir, ces travaux préparatoires témoignent du travail de recherche sans cesse renouvelé de cette figure essentielle de l’Op Art. Ils sont à découvrir jusqu’au 21 septembre.