Rares sont les artistes africains à être célébrés dans le monde entier. Le Congolais Chéri Samba, 67 ans, est de ceux-là. Il est même considéré comme le peintre africain le plus illustre de sa génération, en tant que figure essentielle, voire centrale, du mouvement de la « peinture populaire » congolaise dont on estime les débuts courant années 1970. Il faut dire que Samba était un artiste précoce, quittant l’école à l’âge de 16 ans pour se consacrer entièrement au dessin et ouvrant son propre atelier à 19 ans, en 1975. Il se fait tout d’abord connaître grâce à des travaux de commande, de type enseignes publicitaires, tout en publiant à côté, des bandes-dessinées qui ne laissent pas ses contemporains indifférents. Il se met même en scène dans des peintures figuratives dans lesquelles il incorpore des textes pour faire passer des messages et aborder différentes thématiques telles que les conflits politiques et sociaux ou les mœurs de son époque, sous le prisme de l’humour et de la caricature.
La France s’est intéressée à son travail dès 1989 avec l’exposition Magiciens de la Terre, au Centre Pompidou, puis en 2004, avec une grande exposition monographique à la Fondation Cartier. Depuis, on a pu le voir notamment à la Fondation Louis Vuitton et cette fois-ci, c’est le musée Maillol qui va présenter ses œuvres au public, avec une grande rétrospective provenant essentiellement de la collection Jean Pigozzi, connue pour être l’une des plus importantes en termes d’art contemporain africain au monde. Du 17 octobre au 21 avril 2024, on pourra ainsi admirer une cinquantaine d’œuvres signées Chéri Samba, couvrant plus d’une quarantaine d’années d’une carrière aussi riche que variée.