Dans la famille Hugo, on demande le petit-fils. Georges Hugo, décédé en 1925, avait pour grand-père l’illustre Victor. Et tout comme ce dernier, les gènes de l’art coulait dans ses veines. Lui qui avait été immortalisé dans le poème L’Art d’être grand-père, le voici à nouveau sur le devant de la scène avec l’exposition Georges Hugo, L’art d’être petit-fils qui sera visible à la Maison Victor Hugo (évidemment) du 10 novembre au 10 mars 2024, sa toute première exposition à ce jour. On y retrouvera plus de 300 pièces différentes, dessins, peintures, manuscrits, gravures, photographies, provenant à la fois du fonds du musée, mais aussi de collections privées.
L’occasion de se plonger dans l’univers de cet artiste paradoxal, qui était à la fois flambeur et séducteur, mais aussi timide et mélancolique. Unique petit-fils de Victor Hugo, il était profondément attaché à ce dernier et a passé sa vie à faire en sorte qu’on ne l’oublie pas, à honorer sa mémoire et son œuvre. Il n’avait pas d’atelier pour créer, posait son chevalet et ses pinceaux où il le souhaitait et on ignore quasiment tout de son geste créatif. En revanche, il raffolait de consigner la vie de ses semblables par des coups de crayon redoutables, ainsi que des scènes de vie prises à la volée, des extraits de spectacles qu’il aimait et réalisait des portraits de ses proches. Dilettante, dandy, Georges Hugo a longtemps peint et dessiné pour son propre plaisir, profitant de sa fortune familiale, ne se mettant à exposer et à vendre qu’une fois son pécule dilapidé. Son travail va enfin être reconnu à sa juste valeur, près d’un siècle après sa disparition.