Du 7 mars au 15 juin derniers, l’artiste Marine Nouvel avait investi la Galerie de la Cité des sciences et de l’industrie de Paris, avec un premier chapitre de sa résidence intitulée La Pudeur des Mycètes, dans lequel elle faisait se côtoyer à la fois des champignons colorés et des morceaux de corps humains, le tout, réalisé en cire. La voici qui récidive dans un second chapitre à découvrir jusqu’au 5 novembre prochain. Cette fois-ci, les bribes de corps donnent désormais l’impression d’avoir fondues et sont recouvertes par la nature : ici, des fougères, là, des mauvaises herbes, quand l’épiderme se répand quant à lui, sur les branches d’un arbre ou dans ses feuilles. Une installation pour le moins porteuse de message écologique, puisqu’il témoigne de la métamorphose des corps au moment de la disparition des humains conduisant à la nature à reprendre ses droits.
Marine Nouvel propose un univers fort, poétique et sensoriel et invite le public à s’interroger sur son rapport avec le vivant. Ce n’est pas la première fois que la Cité des sciences et de l’industrie mêle art et sciences au sein de ses murs. Il s’agit d’un programme mis en place depuis 2021, tout au long de l’année et visant à alterner cartes blanches et résidences artistiques. À partir du 21 novembre 2023, ce sera la chercheuse Faye Formisano qui succèdera à Marine Nouvel, avec une adaptation immersive du film The dream in my bones, qui va permettre aux visiteurs de s’imprégner de la science de l’onirogénétique, inventée par l’artiste, entre épigénétique, paléogénétique et science des rêves. L’occasion de pénétrer littéralement dans les rêves d’une personne, par le biais de l’analyse de son squelette.