Le 27 juin dernier, le monde de l’art a retenu son souffle. En effet, au sein de la maison Sotheby’s de Londres, on s’apprêtait à mettre aux enchères l’une des œuvres tardives de Gustav Klimt, Dame à l’éventail, réalisée par l’artiste en 1918, peu avant sa disparition. Jusqu’à présent, cette même maison détenait le record de vente européen pour une œuvre d’art, celle de la sculpture Homme qui marche I d’Alberto Giacometti, qui avait trouvé preneur pour 75 millions d’euros en février 2010. Le tableau de Klimt allait-il s’emparer de ce record, ou simplement l’approcher ? Au sein de Sotheby’s, on avait conscience qu’il s’agissait-là d’une œuvre exceptionnelle, de par sa réalisation et sa rareté, car cette Dame à l’éventail n’avait plus été montrée depuis qu’elle avait été rachetée par un collectionneur privé en 1994.
Commencée en 1917, elle représente une femme à la chevelure brune, revêtant une robe plutôt ample et montrant une épaule dénudée, tout en tenant un éventail rouge à la main gauche. Derrière elle, un décor multicolore dont les motifs fleuris et d’oiseaux virevoltants sont typiques de la patte de Klimt. À ce jour, on ignore encore qui fut le modèle de cette dame au visage serein, semblant réfléchir pendant qu’elle s’évente. Mais ce qui est certain, c’est que les enchérisseurs ont été au rendez-vous, durant une âpre bataille de plus d’une dizaine de minutes pour pouvoir l’acquérir. Ce qui fut chose faite bien au-delà de l’estimation prévue par Sotheby’s de 65 millions de livres, puisqu’une fois les frais de vente ajoutés, l’œuvre a été vendue pour plus de 85,3 millions de livres, soit 99 millions d’euros, battant ainsi au passage le record de Giacometti.