Dix ans après sa dernière venue à la Fondation Cartier, Ron Mueck y est de retour, comme un rendez-vous rare, mais fidèle. Car c’était déjà à la Fondation, que l’artiste avait fait ses premières armes parisiennes en 2005. Et cela souligne également l’incroyable engouement du public français pour le courant de l’hyperréalisme, si l’on en croit le succès de l’exposition justement nommée Hypperréalisme au musée Maillol de septembre 2022 à mars 2023 et qui avait d’ailleurs accueilli quelques œuvres de Ron Mueck. Et comme ce dernier aime se faire désirer, une nouvelle exposition qui lui est entièrement consacré est un véritable événement. Jusqu’au 5 novembre, il est donc possible de déambuler parmi des sculptures encore jamais présentées en France, telle l’installation monumentale Mass datée de 2017 et qui n’avait été visible qu’en Australie, ou une sculpture de grande dimension qui a été réalisée uniquement pour cette exposition, Dead Weight, un crâne en fonte de presque deux tonnes.
Mais que les néophytes du maître se rassurent, il est également possible d’admirer quelques-unes parmi ses œuvres les plus emblématiques. Pour autant, c’est sans doute Mass qui va bel et bien retenir davantage leur attention. Cette installation, commandée par la National Gallery of Victoria, est sans doute la sculpture la plus impressionnante qu’il ait réalisée. Elle est en effet composée d’une centaine de crânes humains gigantesques, montrés comme un groupe d’individus. C’est aussi l’expression d’une nouvelle manière de créer pour Mueck, car il ne cherche plus depuis à reproduire parfaitement grain de la peau, implantation des cheveux et autres détails impressionnants, s’intéressant désormais à la forme et au mouvement. L’occasion d’une future exposition uniquement composée de ces sculptures entièrement réinventées ?