Jusqu’au 8 avril 2024, le musée de la Poste propose une exposition pour le moins originale. Un pli du bord du monde est en réalité une carte blanche laissée à l’artiste Anaïs Tondeur qui revisite les collections permanentes du musée sous le prisme de la fiction. Cette dernière s’est incrustée dans le lieu avec différents dispositifs de prises de vue pendant toute une nuit et quand elle découvrit les tirages photographiques qui ont découlé de cette séance particulière, elle sut qu’elle tenait là matière à proposer un événement sortant de l’ordinaire, conviant le public à découvrir ce qui se cache dans l’obscurité au musée de la Poste, le long de trois chapitres différents.
Le premier, Le langage de la nuit, présente une dizaine d’images qui se répondent les unes aux autres, qu’elles soient prises par un appareil argentique ou au sténopé, développées à partir d’encres pigmentaires ou sur du papier de nos jours, écologique. Le second, Confié à la Seine s’intéresse à l’histoire des modes de communication avec une installation montrant une image qui aurait passé plusieurs années dans la Seine et quel message elle délivrerait malgré les aléas du temps. Enfin, le troisième chapitre, intitulé L’hypothèse du Ballon de La Villette revient sur l’épisode du siège de Paris au cours duquel 66 ballons avaient quitté la ville avec notamment plusieurs tonnes de courriers. Anaïs Tondeur y utilise le procédé de chromatographie conférant une patine ocre à un rouleau de plusieurs mètres de long. Une exposition tout en jeux de couleurs qui parsème les collections permanentes, donnant l’impression aux visiteurs de suivre une histoire tout en pointillés et en poésie.