Il est des rencontres qui modifient à jamais le cours d’une vie. Pour Johann Naldi, c’était il y a une vingtaine d’années. Il travaillait alors dans un EHPAD et parmi les pensionnaires, se trouvait le célèbre peintre belge Pierre Saint-Sorny, décédé en 2010. Les deux hommes se lient d’amitié et l’artiste apprend au jeune homme tout ce qu’il sait des arts picturaux. Autodidacte, ce dernier fait quelques achats d’art sur le site Ebay, les revend en faisant une plus-value et peu à peu, il décide de se consacrer uniquement à l’achat d’art et la découverte d’œuvres que l’on croyait perdues. Car la chance a très vite été du côté de Johann Naldi. Il a déniché, avec son flair incomparable et tout le savoir qu’il a acquis, des dizaines d’œuvres d’art, attribuées notamment à Courbet, Géricault ou encore Delacroix. Il est d’ailleurs spécialisé dans le XIXe siècle. Il estime d’ailleurs que nombre de chefs-d’œuvre demeurent encore disparues, car ces dernières ne sont pas toujours signées, ont été oubliées, ne sont pas identifiées. C’est d’ailleurs pour cela qu’on peut trouver tant de tableaux de maître dans des greniers, des brocantes ou des salles de vente, anonymes de prime abord alors qu’ils ont été réalisés par d’illustres artistes. À Johann Naldi de dénicher ces trésors qui sommeillent dans des endroits inattendus.
Il raconte tout ceci dans un beau livre paru aux éditions Herscher, Hors cadre, co-écrit avec l’historien et écrivain Rodolphe Trouilleux à qui l’on doit de nombreux ouvrages consacrés à Paris. Tous deux décrivent le parcours atypique de l’expert en art, les œuvres qu’il a retrouvées, comme La grande baigneuse de Gustave Courbet en 2013, achetée par lui une bouchée de pain (650 euros) avant de se rendre compte de son auteur et qui sera mise aux enchères prochainement. De quoi inspirer bien des vocations et permettre à des œuvres oubliées de se refaire un nom.