Jusqu’au 8 juin, le théâtre de l’Essaïon à Paris, propose de découvrir la vie de Rembrandt par le bout de la lorgnette à travers le spectacle Rembrandt sous l’escalier, écrit par Barbara Lecompte et mis en scène par Elsa Saladin. L’autrice connaît bien son sujet, puisqu’elle est historienne de l’art et a déjà publié un livre sur Rosa Bonheur et un autre sur Georges de la Tour. Ici, Rembrandt van Rijn convoque l’image de son père Harmen, décédé en 1630, dans la maison familiale, alors qu’il commence à devenir un peintre reconnu. Père et fils partagent ainsi ensemble des souvenirs communs, reviennent sur la carrière d’artiste de Rembrandt, sur ses choix artistiques, ses amours, ses déceptions, sa notoriété. Ils sont interprétés par Éric Belkheir et Christophe Delessart et accompagnés au violon par Consuelo Lepauw qui prend également les traits des deux femmes qui ont marqué la vie de l’artiste (son épouse Saskia et sa muse Henrijke).
La pièce est remplie d’anecdotes et de références à l’œuvre iconique de Rembrandt. D’ailleurs, l’escalier du titre et qui sert de décor, renvoie au tableau Philosophe en méditation réalisé en 1632. On y retrouve également des mentions à Lucas de Leyde, Jan Lieven, Pierre Paul Rubens qui fut le maître du peintre, mais aussi le conseiller d’État et amateur d’art Constantin Huyghens. Un spectacle intimiste, bouleversant, esthétique et tout en clair-obscur, magnifié par un amour des mots et de l’art. De quoi avoir envie de se replonger dans l’œuvre de Rembrandt, à l’aune des éclaircissements qu’on y aura vu et entendu.