Présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes en 2022, le film Showing up de Kelly Reichardt (à qui l’on doit notamment Wendy et Lucy ou First Cow) est enfin sorti sur nos écrans. Ou l’histoire du quotidien d’une artiste qui doit présenter un vernissage de sa dernière exposition, entre doutes, rapports chaotiques avec les autres et vie pour le moins compliquée qui lui sert toutefois de moteur et de source d’inspiration. La réalisatrice s’est particulièrement documentée pour comprendre les rouages de la création et la période de stress inhérente à la préparation d’un vernissage, à travers son héroïne incarnée par Michelle Williams et les autres artistes représentés, tous sous un angle pour le moins antipathique, mais qui finissent par devenir attachants. C’est la quatrième fois que la metteuse en scène et la star travaillent ensemble et l’une des rares fois où Kelly Reichardt abandonne le format carré dont elle a l’habitude, afin de montrer toute la dimension de ce que ces artistes se servent pour créer et parce que les bâtiments de l’école d’art qui servent de décor, sont excessivement longs.
Les sculptures que l’on voit dans le film sont le fruit d’une seule et même artiste, l’Américaine Cynthia Lahti dont Kelly Reichardt est une grande admiratrice depuis de nombreuses années et qui est une amie du co-scénariste du film, Jonathan Raymond. Un rebond d’inspiration pour la sculptrice, car cette dernière était sur le point de mettre un terme à sa carrière au moment où elle a été abordée pour Showing up, ce qui lui a redonné l’envie de créer à nouveau, à tel point qu’elle a produit bien plus d’œuvres que nécessaires pour le film. Une comédie dramatique plébiscitée par la critique et qui permet de découvrir une nouvelle prestation incandescente de Michelle Williams.