Il aura fallu trois ans après son tournage pour que le film Hokusai nous parvienne. Le biopic du grand maître japonais, réalisé par Hajime Hashimoto, retrace en moins d’1h30 le parcours exceptionnel de ce peintre qui a marqué son époque. Nous sommes ainsi propulsés jusqu’au 18e siècle nippon, dans les quartiers populaires de Tokyo qui s’appelait encore Edo, auprès d’un jeune Katsushika Hokusai, déjà doué de ses mains pour créer des dessins qui interpellent ses contemporains. Il attendra toutefois l’année 1814, à l’âge de 54 ans, pour publier le premier volume de ses célèbres Hokusai Manga, des recueils de dessins représentant la vie quotidienne du Japon, sa faune et sa flore. Et ce n’est qu’en 1830 que l’on pourra découvrir sa série d’estampes de paysages Trente-six vues du Mont Fuji d’où s’extrait son chef-d’œuvre La Grande Vague de Kanagawa. À sa mort à l’âge de 89 ans, il aura laissé plus de 30 000 dessins derrière lui.
Le réalisateur s’attelle à retracer cette vie dédiée à la création avec rythme et précision, tout en montrant la part d’humanité du peintre qui avait gardé sa simplicité tout au long de sa longue carrière. Il y montre ses succès, mais aussi ses difficultés, en proie à la jalousie de certains artistes de son époque. Hashimoto a également dû trouver des trésors d’imagination pour rendre compte du processus créatif de l’artiste et le rendre cinématographique et spectaculaire. Les acteurs qui incarnent tour à tour Hokusai sur les différentes étapes de sa vie, ont dû apprendre à manier le pinceau avec l’aide d’un coach issu de l’Université des Arts de Tokyo et ce sont des artistes contemporains qui ont peint les différentes estampes présentes dans le film, tout en conservant le geste traditionnel pour ce faire.