Ce sont deux artistes qui ont chacun une manière de dépeindre notre monde et notre société. L’un par les dessins, l’autre par la photographie. Plantu a obtenu une large reconnaissance avec ses unes illustrées dans le journal Le Monde entre 1985 et 2021, obtenant au passage de nombreux prix. Quant à Reza, ses photos ont fait le tour du monde, que ce soit pour des magazines comme Time, National Geographic ou Paris Match, des expositions, des livres ou des documentaires. Tous deux se retrouveront du 11 mai au 31 décembre, pour l’événement Plantu-Reza, regards croisés qui se tiendra au musée de l’Homme. L’occasion pour eux de constater à quel point leur travail est à la fois proche, opposé et complémentaire quant à leurs observations des bouleversements climatiques, politiques, sociétaux et économiques de notre époque.
Les deux hommes se connaissent depuis une douzaine d’années et ont déjà créé ensemble, notamment dans un livre publié en 2021 et dont cette exposition reprendra plusieurs de leurs travaux communs. Ils livrent ici une documentation des conflits armés à travers le monde, une critique des inégalités qui subsistent toujours (tant à l’accès des ressources vitales qu’à la sécurité, ou l’éducation), sur les flux migratoires et leurs tragédies, sur l’impact de l’activité humaine sur notre environnement, ou encore sur la liberté d’expression qui a encore tant besoin d’être défendue. Reza en sait quelque chose pour avoir été emprisonné et torturé dans les années 1970 dans son pays natal, l’Iran, pour avoir affiché des photographies dénonçant les conditions de vie de ses concitoyens. Quant à Plantu, il vit lui-même sous protection policière depuis huit ans. Une exposition nécessaire.