L’année 2023 commémore le 50e anniversaire de la disparition de Pablo Picasso et tous les lieux culturels ou presque y vont de leur hommage. De nombreuses expositions autour du maître ont lieu dans toute la France, des documentaires sont diffusés à la télévision et même le théâtre s’intéresse à lui. C’est le cas du Studio Hébertot, à Paris, qui marque le grand retour d’une pièce qui a déjà obtenu du succès par le passé, Un Picasso, « Vous ne brûlerez pas mes œuvres ! », écrite par Jeffrey Hatcher et mise en scène par Anne Bouvier. On se retrouve en pleine Occupation, à Paris, en 1941. Picasso est resté dans son atelier et est convoqué par une attachée culturelle allemande dans un dépôt où l’on a remisé des œuvres d’art spoliées aux Juifs. Trois de ses peintures y figurent, à lui les identifier formellement, car elles devront faire partie d’une nouvelle exposition sur
« l’Art Dégénéré » organisée par la propagande nazie et qui seront ensuite brûlées dans un vaste autodafé.
Picasso va alors tout faire pour empêcher une telle destruction, surtout face à une jeune femme bien déterminée quant à elle à mener à bien sa mission. Quels arguments peut-il avancer pour défendre sa cause ? L’attachée culturelle pourra-t-elle vaciller face à la beauté de ses toiles ? Tel est l’enjeu de cette pièce bouleversante montrant la valeur de l’art, de la liberté artistique face à la barbarie du monde. Un face à face sobre, pertinent, impressionnant, porté par deux comédiens habités : Jean-Pierre Bouvier qui interprète l’artiste avec une lumière intérieure particulièrement vive et Sylvia Roux, toute en ambivalences, à la fois forte et fragile à la fois. Un spectacle essentiel à voir à partir du 9 avril du jeudi au samedi à 19h et le dimanche à 17h.