Chaque exposition consacrée à William Turner est un véritable succès. On se souvient encore de Turner, peintures et aquarelles qui avait illuminé la réouverture du musée Jacquemart-André en mai 2020. C’est désormais à la Fondation Pierre Gianadda, située à Martigny en Suisse, de lui rendre hommage à son tour, à travers l’exposition Turner, the Sun is God, réalisée en collaboration avec la Tate et qui est visible depuis le 3 mars jusqu’au 25 juin. Elle prend pour titre les derniers mots qu’auraient prononcé Turner au moment de sa mort, lui qui avait toujours considéré le soleil comme « un motif joyeux… le plus beau des êtres ». Et c’est tout naturellement que l’on pourra découvrir l’astre flamboyant dans plusieurs des œuvres accrochées.
Ici, on s’imprègne des voyages que l’artiste a faits au cours de sa vie, entre la Grande-Bretagne et l’Europe, sources d’inspiration pour ses peintures, avec présentation de nombreux croquis et aquarelles. Certaines de ces scènes sont agrémentées de récits mythologiques ou historiques, même issus de pays que le peintre n’a jamais parcourus, telle la Grèce. Chez Turner, les paysages et la nature sont tout aussi importants que les personnages qu’il représente et marins, agriculteurs ou soldats se retrouvent souvent en proie à des éléments hostiles. Mais certains d’entre eux sont également en admiration totale de l’endroit où ils se situent, comme dans l’huile sur toile Bacchus et Ariane. L’exposition n’oublie pas de montrer comment Turner appréhendait les différents phénomènes météorologiques, ainsi que les ténèbres qui succèdent à la lumière du soleil. Ce n’est pas la première fois que la Fondation met à l’honneur le peintre considéré comme le plus grand paysagiste de la période romantique. Mais il faut remonter à 1999 pour s’en souvenir, avec Turner et les Alpes qui avait battu à l’époque des records de fréquentation. Gageons que ce nouvel événement remportera le même succès.