Dans la famille Monet, on demande le frère. Méconnu du grand public, Léon Monet a pourtant eu un rôle considérable dans la carrière de son cadet Claude dont il a été un soutien sans faille et le premier collectionneur. C’est toute l’histoire de la famille Monet qui se déroule actuellement au musée du Luxembourg, à travers l’exposition consacrée à Léon et visible jusqu’au 16 juillet prochain. Si Claude a marqué l’histoire de la peinture, Léon n’est pas en reste. Chimiste en couleurs et industriel à succès, il a fondé la Société industrielle de Rouen en 1872, au moment où son cadet peignait Impression, soleil levant, un de ses chefs-d’œuvre. Admiratif de son talent, Léon a très tôt acquis les toiles et dessins de son frère (au point d’en posséder plus d’une vingtaine), ainsi que d’autres peintres impressionnistes, tels Auguste Renoir, Camille Pissarro ou Alfred Sisley. Jusqu’à devenir l’un des collectionneurs les plus réputés et importants d’art moderne de la région.
Ce sont donc ces œuvres que l’on retrouve au fur et à mesure de l’exposition, mais aussi un arbre généalogique de la famille Monet dont chaque membre était soit un modèle, soit un artiste en devenir comme Blanche Hoschédé Monet, épouse de Jean Monet, le fils aîné de Claude. Le destin des deux frères, qui se vouaient une admiration mutuelle, se donne à voir de salle en salle, malgré quelques points d’achoppement : le seul portrait de Léon par Claude que le premier détestait et qui est exposé pour la première fois, le retrait progressif de Claude à Giverny qui le conduisit à moins voir son frère et même être absent à son enterrement pour cause de soucis de santé. Mais c’est une fabuleuse collection et belle histoire d’amour fraternelle que le musée donne à voir, que l’on visite avec une vive émotion.