Le street-artiste français JR qui ne se sépare jamais de son chapeau et de ses lunettes noires pour profiter d’un certain anonymat, est un habitué des œuvres photographiques aussi monumentales qu’éphémères. On se souvient encore de la série Giants qui avait été inaugurée lors des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016 et déclinée ensuite à la frontière entre le Mexique et les États-Unis ou encore à Berlin. Dans ce même cadre, il a cette fois jeté son dévolu sur l’Asie et plus particulièrement la baie Victoria de Hong Kong, une île où il n’était plus venu créer depuis une dizaine d’années. Rising Up, commandée par le centre commercial Harbour City, avant les différents confinements, a enfin pu voir le jour depuis le 16 mars dernier et sera visible jusqu’au 23 avril. Et il est difficile de la manquer.
Dévoilée lors du Hong Kong Arts Month, JR y mêle à la fois son travail de collage photographique et le savoir-faire ancestral de Hong Kong en matière d’échafaudages en bambou. C’est ainsi que c’est sur une pareille structure que l’on peut admirer l’œuvre de 12 mètres sur 12 représentant une athlète féminine en train de réaliser un saut en hauteur, donnant l’illusion que la jeune femme est en train littéralement de s’élancer dans les airs pour plonger dans l’océan. Une interaction parfaite entre la ville, la nature et l’art. Le tout, laissé sans aucune explication. À chacun, comme pour toutes les œuvres de JR, de s’imaginer ce qu’il a bien voulu dire dans ce nouveau travail voué à ne perdurer que sur une courte période. La beauté du geste.