Ce n’est pas innocent si le distributeur du documentaire Mary Cassatt : peindre la femme moderne a choisi la date du 8 mars pour le sortir sur nos écrans (même si ces derniers sont trop peu nombreux). Mais fallait-il une Journée internationale des droits de la femme pour mettre à l’honneur une autre femme, artiste de surcroît ? Toujours est-il que ce film passionnant d’Ali Ray (dont on doit déjà un autre film également sur une femme peintre, Frida Kahlo sorti en 2020), permet de rentrer dans l’univers feutré et tout en crinolines de cette peintre américaine, décédée le 14 juin 1926 en France, au Mesnil-Théribus (ville située dans l’Oise). Celui d’une femme qui peignait essentiellement les autres femmes, principalement celles de son entourage, les donnant à voir sous un jour nouveau pour l’époque : féminines, intellectuelles, en pleine possession de leurs moyens.
Le film met ainsi en avant les oeuvres de Mary Cassatt (estampes, gravures, pastels, tableaux…) tout en s’intéressant à la femme elle-même, qui peignait souvent des alter-ego qui ne lui ressemblaient en rien. Ainsi, si elle a souvent représenté des mères avec leurs enfants ou des petites filles, Mary Cassatt a fait le choix de ne jamais se marier et de ne pas avoir d’enfant. Elle entre dans une ère où les femmes affirment de plus en plus leurs droits, leurs revendications, d’être des artistes et Cassatt en est une figure de proue. Une artiste féministe engagée, qui a su s’imposer dans un monde d’hommes, indépendante financièrement et une grande peintre impressionniste.