Longtemps controversé, le photographe et peintre Pierre Moulinier qui nous a quittés en 1976, est devenu peu à peu l’une des figures les plus importantes de l’art contemporain français à travers le monde. Le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA a décidé de lui rendre hommage (lui, l’homme du pays, puisqu’il est né à Agen) du 31 mars au 17 septembre, à travers l’exposition Molinier Rose Saumon, « Nous sommes tous des menteurs ». Le but, présenter au public ses sources d’inspiration (notamment dans les courants du surréalisme, du fétichisme ou du tantrisme) ainsi que ses filiations avec d’autres artistes de son époque, tels que Cindy Sherman, Camille Vivier, Hans Bellmer ou encore Clovis Trouille.
L’exposition reviendra donc sur les grandes périodes de sa prolifique carrière, entre académisme consenti pendant les 50 premières années de sa vie et liberté totale pour les 26 dernières. C’est pendant ces dernières qu’il a heurté la bienséance lors du 30e Salon des Indépendants bordelais en 1951, avec le tableau Le Grand Combat jugé indécent pour sa retranscription de ces corps enlacés. À partir de ce moment, Moulinier se marginalise, provoque, choque, crée une secte prônant la liberté sexuelle à tout crin du moment qu’elle soit créative, tout en étant de plus en plus plébiscité. En un parcours composé de sept sections différentes, Pierre Moulinier se donnera à voir sous un jour inédit avec des archives et des témoignages sur sa manière de créer et sur l’homme qu’il était. D’autres artistes seront exposés en parallèle, afin d’enrichir le propos d’un photographe inoubliable.