Du 10 février au 18 septembre, la Réunion des Musées Métropolitains et la Fondation Gandur pour l’Art ont décidé, pour la troisième édition de leur partenariat, de rendre un vibrant hommage au sein du musée des Beaux-Arts de Rouen, à l’une des figures majeures de la peinture abstraite d’après-guerre, le peintre Martin Barré. Il succède ainsi à Simon Hantaï et Judit Reigl qui avaient déjà bénéficié d’un tel accrochage. Disparu en 1993, Martin Barré n’a eu de cesse de se réinventer et de faire évoluer son art en une recherche permanente. On pourra s’en rendre compte au cours de cette exposition qui présentera 14 de ses toiles réalisées entre 1956 et 1967, soit pendant la décennie au cours de laquelle l’artiste a procédé à diverses réductions et concentrations de ses moyens picturaux, pour aller vers une sorte de déconstruction des codes de la peinture abstraite et explorer le minimalisme.
Ce sont donc des peintures épurées que l’on pourra découvrir, d’abord avec des compositions faites de formes rectilignes et colorées, puis avec des tonalités de plus en plus sombres sur des fonds, eux, totalement clairs et unis. Dans les années 1960, Martin Barré appliquera directement ses tubes de couleur sur la toile afin de simplifier encore davantage l’expression de son art, sans marque distinctive, sans trace d’émotion, avant d’utiliser les bombes aérosols entre 1963 et 1967, avec zébrures et flèches qui deviendront sa marque de fabrique. Toutes ces toiles réunies offrent une expérience sensorielle aux visiteurs, assistant presque en direct à la décomposition d’un tableau et le minimalisme d’un artiste, comme s’il souhaitait disparaître à son tour derrière ses œuvres. Entrée libre.