En 2017, l’exposition Vermeer et les maîtres de la peinture de genre avait attiré au Louvre près de 325 000 visiteurs. Un chiffre qui sera dépassé de peu par l’incroyable rétrospective du grand peintre hollandais qui se tient actuellement au Rijksmuseum d’Amsterdam. Commencée le 10 février dernier et devant durer jusqu’au 4 juin, Vermeer, version panoramique, a déjà écoulé 200 000 billets sur les 350 000 prévus. La demande est telle que de nouveaux horaires vont être aménagés afin d’accueillir jusqu’à 400 000 visiteurs. On ne peut pourtant y admirer que 28 toiles du maître, ce qui représente toutefois 75 % de sa production (on estime en effet qu’il en a réalisé 37). Ils sont presque tous là, si l’on excepte l’absence de chefs-d’œuvres tels que L’Astronome, qui n’a pas quitté le Louvre d’Abu Dhabi ou L’Art de la peinture, toujours visible à Vienne.
Il aura fallu plus de huit années pour monter pareille exposition, scénographiée en neuf salles différentes par Jean-Michel Willmotte qui a opté pour la sobriété. Après tout, seules comptent ces peintures exceptionnelles dont la lumineuse Vue de Delft qui ouvre cette rétrospective. C’est la première fois que l’on peut trouver en un seul et même lieu des toiles emblématiques comme La Jeune fille à la perle, La Ruelle, L’Allégorie de la Foi (directement depuis New York), Le Géographe, La Dentellière ou encore La Dame au collier de perles. Sans oublier La Laitière dont on a récemment découvert qu’elle possédait d’autres éléments de décor dans sa composition, dissimulés par des sous-couches de peinture. La foule se presse pour les admirer, quitte à ne pouvoir rester devant elles que l’espace de quelques secondes. Mais Vermeer vaut bien tous les sacrifices…