Jusqu’au 26 mars, l’Institut du monde arabe propose l’exposition Un trésor en or, le dinar dans tous ses États, présentant au public, réunie pour la première fois, une collection exceptionnelle de monnaies rares. Il s’agit exclusivement de dinars et de ses dérivés, frappés dans le monde arabo-musulman entre les 7e et 19e siècles. 450 d’entre elles sont à admirer (une pour chaque année de frappe) et à travers elles, c’est toute l’histoire de la civilisation de l’Islam qui se dévoile. Inspirée par le modèle byzantin, la monnaie d’or du califat omeyyade à l’orée du 7e siècle prend pour le dinar pour nom, avec un poids uniformisé à 4,25 grammes, avec inscrite dessus la phrase « Il n’y a de dieu que Dieu seul, il n’y a pas d’autre divinité que Lui », ainsi que plusieurs légendes tirées de sourates du Coran.
À partir du 15 février, l’exposition va s’enrichir d’une nouvelle série, composée de 12 mohurs en or portant les 12 signes du zodiaque (ce qui permettait à l’époque d’indiquer le mois de frappe). Une série particulièrement spectaculaire et qui a été frappée dans l’atelier monétaire d’Agra, décidée par l’empereur moghol Jihângîr durant son règne sur l’Inde entre 1605 et 1627. En plus des signes zodiacaux, on peut également y voir un portrait de l’empereur ou de son père, Akbar. Ce sera la première fois que les 12 pièces seront réunies. Elles avaient été achetées en lot en mars 1992, mais il manquait alors 3 mohurs pour que la collection soit complète. Le Capricorne et le Sagittaire ont été acquis en novembre 2019 et en décembre 2022, ce fut au tour du signe du Cancer. Un travail de longue haleine pour un résultat qui mérite le déplacement, tant il s’agit d’un chef-d’œuvre d’art islamique.