Et si on possédait chez soi, dans son grenier ou sa cave, sans le savoir, un authentique tableau de maître ? Pareilles histoires arrivent régulièrement et ce fut le cas notamment en 2002, avec la découverte dans une grange d’une petite ville des États-Unis, d’un authentique Antoine Van Dyck, recouvert de fientes d’oiseaux et qui fut à l’époque racheté pour la somme de 600 dollars, sans que les propriétaires n’eussent connaissance de la véritable origine de ce tableau. Il faudra d’ailleurs attendre 2019 pour s’apercevoir qu’il datait finalement du 17e siècle et que Van Dyck en était bel et bien l’auteur, durant ses jeunes années. Il s’agit d’une Étude de saint Jérôme, l’une des seules que le peintre avait créée d’après des modèles vivants. On y voit un vieillard dénudé et assis, très expressif, à la longue barbe blanche, peau et muscles relâchés, la main gauche en pénitence.
Une sorte de brouillon pour le fameux futur Saint Jérôme que Van Dyck réalisera un peu plus tard et que l’on peut admirer au Museum Boijmans van Beuningen à Rotterdam. Il semblerait que la toile à l’huile ait été réalisée par l’artiste alors qu’il était encore assistant de Rubens à Anvers. Il s’agit, en tout cas, d’un tableau remarquable tant par sa composition que par ce qu’il révèle déjà du talent du peintre, tant et si bien que cela risque d’être l’une des plus belles ventes aux enchères de ce début d’année. La toile est en effet estimée entre deux et trois millions de dollars et elle sera mise en vente ce jeudi 26 janvier par Sotheby’s New York. De quoi avoir envie de retourner dare-dare dans son grenier pour partir à la chasse au chef-d’œuvre !