Dans le cadre de sa saison Arts et Préhistoire et celui du 50e anniversaire de la disparition de Pablo Picasso, le Musée de l’Homme va proposer une exposition mêlant paléolithique et 20e siècle. Du 8 février au 12 juin, il sera en effet possible d’admirer Picasso et la Préhistoire, dialogue imagé entre des œuvres multi-millénaires et des peintures, sculptures, dessins, céramiques et autres galets gravés du célèbre peintre qui s’est lui-même nourri de ce passé qui le fascinait pour créer. D’autant plus que les premières peintures préhistoriques ont été découvertes en Espagne, dans la grotte d’Altamira, seulement deux années avant sa naissance, soit en 1879. On ignore cependant si l’artiste a lui-même visité les sites préhistoriques dont on parlait énormément à son époque.
Parmi la quarantaine d’œuvres qui seront visibles, plusieurs n’ont encore jamais ou très peu été montrées au public, tels un ensemble de crânes animaliers et d’ossements qui lui avaient appartenu. C’est Brassaï qui fut l’un des témoins privilégiés de l’intérêt du jeune Picasso à la Préhistoire. Il trouve notamment dans l’atelier de l’artiste de la rue des Grands-Augustins, deux reproductions de la fameuse Vénus de Lespugue, découverte en 1922. On retrouvera des extraits des Conversations avec Picasso de Brassaï, pour étayer les œuvres présentées sous le prisme des arts préhistoriques. Une section étudiera les corps modelés comme le célèbre tableau Femme lançant une pierre qui rappelle une certaine imagerie de la Préhistoire. Une autre section concernera la manière dont Picasso transformait les objets naturels en des œuvres d’art, tandis qu’une troisième s’intéressera aux animaux qu’il aimait tant peindre, comme nos ancêtres le faisaient jadis dans les cavernes. Enfin, les deux dernières sections aborderont les empreintes de main et les abstractions, ainsi que les déesses primitives dont la sculpture Vénus du gaz, réalisée en 1945. Picasso comme on ne l’a presque jamais vu.