En 2021, lors du premier confinement, le musée Rodin a accueilli le Ballet Julien Lestel dans l’optique de créer neuf chorégraphies en lien avec des œuvres du célèbre sculpteur. De là est née l’idée d’imaginer tout un ballet autour d’Auguste Rodin lui-même et comment ce dernier est parvenu à restituer la vérité du corps à travers ses statues, dans un vaste panel des expressions humaines. Le corps, à la fois expression de l’âme et des fantasmes de l’artiste, était en effet l’une des obsessions et sources d’inspiration de l’artiste, ce qui correspond parfaitement avec le domaine de la danse. Puissance musculaire, tension, fragilité et abandon, dimension érotique, tout ceci se retrouve à la fois dans les sculptures de Rodin et dans ce spectacle vibrant qui donnera une représentation exceptionnelle à la Salle Pleyel, le 9 février prochain, avant de partir en tournée dans toute la France.
« On peut voir « La Porte de l’Enfer » qui se déroule comme un tapis où apparaissent « Le Penseur », « Les Trois Ombres », « Le Baiser », « La Chute » …. Chaque scène se réfère à une sculpture comme « L’Homme qui marche », « La Cathédrale », « L’Âge d’airain », « Les Bourgeois de Calais », « La Femme accroupie » ou encore « La Danaïde ». J’ai voulu une gestuelle puissante et délicate qui échappe à la narration afin que le spectateur puisse se laisser aller à son propre imaginaire », explique ainsi Julien Lestel. Parmi les danseurs de la compagnie, l’artiste invitée Alexandra Cardinale en figure incandescente que Rodin se serait certainement empressé d’immortaliser. Ses sculptures n’auront jamais été aussi pleines de vie.