Une exposition sur Nicolas Poussin est toujours un événement, tant le peintre a su conserver bien des secrets. Le musée des Beaux-Arts de Lyon tente toutefois d’en lever quelques-uns à travers l’exposition Poussin et l’amour qui se tient actuellement et ce, jusqu’au 5 mars prochain. Il s’agit également d’une occasion parfaite pour l’établissement de présenter au public son acquisition de la toile La Mort de Chioné en 2016, ainsi que de repréciser l’attachement pour la ville de Lyon par Nicolas Poussin. Ce dernier s’y est effectivement rendu régulièrement au cours de sa carrière et y a eu de nombreuses relations amicales et professionnelles. La Mort de Chioné, justement, y avait été réalisée lors d’un de ses séjours, courant 1622.
Pour cette exposition à la thématique universelle, l’Amour, c’est aussi la possibilité pour le public de découvrir que cet artiste que l’on imaginait sage, car maître de l’école classique française, ne l’était pas tant que cela et que certaines de ses œuvres étaient même plutôt osées. Voire érotiques et certaines ont d’ailleurs été censurées à leur époque (si ce n’est, totalement détruites). Ici, Poussin n’est pas un peintre doté de philosophie, mais un homme séducteur et dont les premiers tableaux étaient remplis de la domination de l’Amour sur les simples mortels, avec des mises en scène plutôt explicites des grands mythes gréco-romains. Aussi, l’Amour va-t-il continuer de hanter longtemps le travail de Poussin qui était loin d’être aussi austère qu’on l’a longtemps cru. On retrouve dans cette exposition, une quarantaine d’oeuvres qui vont dans ce sens, en cinq sections différentes et autant de grands moments de contemplation.