Jusqu’au 23 décembre, la galerie Magnin-A, située boulevard Richard-Lenoir dans le 9e arrondissement parisien, accueille l’artiste sénégalais Omar Victor Diop pour une exposition exceptionnelle réunissant trois de ses séries les plus emblématiques. La première, Diaspora, datée de 2014, est un hommage à l’art de l’autoportrait. Le photographe s’y incarne en 18 figures différentes de la diaspora africaine, entre mathématiciens, conseillers politiques, poètes, tous notables du temps des colonies et qui ont été oubliés depuis. La seconde, Liberty, qu’il a réalisée en 2017, est un mélange d’autoportraits et de mises en scène autour de l’histoire de la protestation Noire, comme la tragédie de Thiaroye de 1944, les marches de protestation à Selma aux États-Unis en 1965 ou l’assassinat de Trayvon Martin en Floride en 2012.
La troisième, Allegoria, la plus récente puisque datée de l’année dernière, aborde la thématique du dérèglement climatique et de son incidence sur le continent africain. On y voit l’Homme abandonné à cause de sa responsabilité, face à la Nature qui ne semble plus qu’un souvenir. « Mes séries se présentent comme des chapitres d’une histoire. On peut lire ces trois chapitres comme une chronologie invoquant le passé, le présent et l’avenir. On s’étonne parfois que je choisisse de me mettre en scène et de figurer mes sujets. Or, plus je me montre, plus je disparais derrière les représentations d’hommes et de femmes, de combats et d’événements, de sentiments. Ces séries racontent l’histoire d’un esprit du temps qui s’est incarné dans un corps » explique le photographe. Il donne rendez-vous à son public le 10 décembre prochain à la galerie, du 15h30 à 17h30 pour signer notamment son dernier ouvrage.