Ceux qui m’aiment prendront le train… Ce titre d’un film de Patrice Chéreau semble tout à fait approprié pour l’exposition en cours au musée d’Arts de Nantes. Jusqu’au 5 février, au sein du Cube dans la Salle blanche, il est en effet possible d’admirer Le Voyage en train, événement qui revient sur la perception des artistes lors de l’essor du chemin de fer au milieu du 19e siècle. Une centaine d’oeuvres sont ainsi représentées, réparties sur les deux étages du Cube. La première partie revient sur la traversée du paysage ou comment la locomotive et les wagons qu’elle charrie, ont transformé le paysage et la manière de voyager, de découvrir le pays. Peintres et photographes ont très vite été fascinés et les signaux ferroviaires sont devenus une sorte de paysage graphique que l’on retrouve fréquemment dans l’art moderne. Et les gares elles-mêmes vont devenir des scènes de vie bouillonnantes qui vont enthousiasmer les artistes.
La seconde partie s’intéresse à l’impact du chemin de fer sur le monde, comment on en est venu à représenter le temps qui passe autrement, au rythme des départs et des arrivées, à la manière dont on vit les traversées à travers les campagnes depuis un endroit isolé du reste du monde, toujours en mouvement. Mais aussi comment tout semble à la fois plus rapide, physiquement parlant, mais aussi plus long, lorsqu’on se retrouve perdu dans ses rêveries, pendant le trajet. Parmi les artistes dont on peut admirer les œuvres, des noms tels que Louis Abel-Truchet, Giorgio de Chirico, Claude Monet, Paul Nazar, James Tissot, ou Vincent van Gogh. Plus près de nous, on pourra découvrir une installation contemporaine signée Corentin Leber, une grande maquette au coeur de laquelle s’échappe un train. Un instant de poésie.