L’année 2022 a été émaillée de colossales ventes aux enchères de collections exceptionnelles. On se souvient de celle consacrée à Hermann Gerlinger en janvier dernier, à Hubert de Givenchy en juin, à Bernard Tapie pendant l’été et surtout de la dispersion de la collection Paul Allen, au milliard de dollars dépassé. Une autre risque de marquer les esprits, celle prévue le 26 janvier prochain par la maison Sotheby’s New York : la vente de l’une des plus importantes collections privées d’art baroque, celle des époux Mark Fisch et Rachel Davidson. Dix chefs-d’oeuvre ont été prévus d’être mis aux enchères, pour un montant estimé à 117 millions de dollars. Des peintures qui ont déjà fait le tour du monde, ont été exposées dans les plus grands musées et qui vont trouver de nouveaux propriétaires. Sujets bibliques et passionnels, drapés détaillés et contrastes entre ombres et lumières saisissants seront donc au programme.
On retrouvera des tableaux signés de grands maîtres tels que Georges de La Tour, Bernardo Cavallino, Valentin de Boulognen (avec un Christ à la couronne qui avait déjà été vendu en 2016 chez Sotheby’s pour la somme de 5,2 millions de dollars), Orazio Gentileschi… Mais tous les yeux seront sûrement tournés vers une toile majeure de Peter Paul Rubens, The Head of John the Baptist presented to Salome, réalisée en 1609 et qui avait été vendue aux enchères en 1998 pour 5,2 millions de dollars. Longtemps attribué à un de ses élèves, ce tableau voit son estimation s’envoler puisqu’elle est actuellement de 35 millions de dollars. Dépassera-t-elle le record de vente d’un Rubens tenu à ce jour par le tableau Le Massacre des innocents, vendu en 1992 pour 76,7 millions de dollars ? Encore un mois de suspense.
