Le peintre Hervé Télémaque, d’origine haïtienne, vient de nous quitter ce jeudi 10 novembre, à l’âge de 85 ans. Arrivé en France en 1961 après un passage de quelques années à New York où il eut pour professeur l’artiste Julian Levi qui vit en lui bien du talent et du potentiel. Passionné d’expressionnisme abstrait, puis de surréalisme, notamment à travers le travail de Gorky, Télémaque montre sa singularité dès 1959 avec le tableau Sirène. A Paris, c’est tout naturellement qu’il va suivre le groupe des Surréalistes, sans y adhérer toutefois et va travailler ce qui ressemble à du Pop art sans en être véritablement. En 1962, il s’inscrit dans le mouvement de la Figuration narrative et réalise plusieurs diptyques avec des morceaux d’anatomie magnifiés par des métaphores visuelles et des commentaires.
Son univers est alors à la fois poétique et intériorisé en utilisant sa propre expérience psychanalytique et à la manière d’un Magritte ou d’un Duchamp, Hervé Télémaque va utiliser dans ses tableaux des objets évocateurs, mais inspirés de ceux qui ont traversé son existence en Haïti, où il ne retournera qu’en 1973. Au cours de sa carrière, il adoptera plusieurs styles, techniques et champs de compétences, comme la ligne claire, des sculptures à base d’assemblages, l’acrylique pour des peintures monumentales, le fusain, les bas-reliefs, le courant de la « négritude » dans les années 2000 ou encore les collages. Il a été exposé dans les plus grands musées du monde entier, du MoMA au Centre Pompidou et plusieurs de ses œuvres sont actuellement visibles au Palais de la Porte Dorée pour l’exposition Paris et Nulle part ailleurs qui sera donc, son ultime exposition.