En 1822 était fondée la Société asiatique, ce qui fait d’elle l’une des plus anciennes institutions associatives françaises à ce jour. Elle avait été créée en réponse à l’effervescence de l’âge romantique pour l’orientalisme scientifique, avec déchiffrement d’écritures à la clé, découverte de monuments, comparaison de langues… Peu à peu, la Société s’est constituée une bibliothèque d’importance, formée aujourd’hui de plus de 100 000 volumes imprimés et de 1 900 périodiques. Des chiffres impressionnants qui valaient bien que l’on mette en avant la Société asiatique à l’heure où l’on célèbre son bicentenaire. C’est ce que se propose de faire le Collège de France au sein de son foyer, du 29 novembre au 13 janvier prochains, avec une présentation exceptionnelle de 90 des ouvrages les plus rares de cette incroyable bibliothèque.
On pourra y découvrir des ouvrages sur l’histoire de la Société asiatique, des études religieuses, des livres de géographie et de voyage, d’histoire et de linguistique. On y trouvera les premiers dictionnaires de langues rares comme le mandchou ou le cam, des traductions de livres de piété catholiques en arménien et même en mongol, ainsi que des manuscrits anciens en sanscrit ou en chinois. À la dernière section de cette exposition, le véritable Graal : une vingtaine de documents asiatiques dont certains illustrés, parmi les plus précieux, comme un édit d’anoblissement sino-mandchou daté de 1735 et un herbier chinois à usage médicinal. Avis aux amateurs de raretés !