Tragique destinée pour la peintre juive allemande Charlotte Salomon, née à Berlin en 1917 et qui termina sa vie au camp d’Auschwitz en 1943 après avoir été déportée. On lui doit pourtant toute une collection de peintures autobiographiques désormais reconnue dans le monde entier, qui fut exposée dans les plus grands musées internationaux, de la Royal Academy de Londres à l’Art Gallery of Ontario. Elle est actuellement visible au sein du Musée historique juif d’Amsterdam, gérée par la Fondation Charlotte Salomon. La jeune femme fait désormais l’objet d’un biopic sous une forme originale, puisque les deux réalisateurs, Eric Warin et Tahir Rana, ont décidé d’opter pour l’animation. Une idée initiale de la productrice canadienne Julia Rosenberg, qui avait découvert le travail de Charlotte Salomon à l’âge de 13 ans et qui est depuis, une de ses plus grandes admiratrices.
Elle contacte alors le producteur français Jérôme Dopffer et ses homologues belges Anton Roebben et Eric Goossens qui ont travaillé notamment sur le film d’animation Les Triplettes de Belleville. Et pour parachever le budget, le réalisateur Xavier Dolan et la productrice Nancy Grant ont également accepté d’être de la partie. Le film Charlotte sort donc ce mercredi 9 novembre sous la houlette de critiques dithyrambiques et avec un casting vocal de renom : Marion Cotillard et Keira Knightley prêtent ainsi leurs voix pour Charlotte Salomon, l’une pour la distribution dans les pays francophones et l’autre, pour le reste du monde. Le film est confondant de réalisme et d’onirisme et retrace le moment de basculement au cours duquel l’artiste peintre décida de se consacrer à l’oeuvre qui occupera toute sa vie, au moment d’être sur le point de la perdre. Bouleversant de beauté.