C’est une histoire tout à fait étonnante comme il en existe tant dans le domaine de l’art. Tout commence en 1999, lorsque la Triton Collection Foundation qui abrite des collections privées d’oeuvres avant-gardistes des 19e et 20e siècles, fait l’acquisition d’une toile de Fernand Léger intitulée Le quatorze juillet. Au dos de la peinture, on peut y déceler une seconde, mais elle paraît très endommagée et impossible à restaurer. Après de nombreux essais, la couche de résine appliquée dessus finit par être enlevée, mais il fut difficile de déterminer de qui était l’oeuvre enfin révélée. Plusieurs années de recherche passent alors, avant que la conservatrice Gwendolyn Boevé-Jones parvienne à trouver l’auteur de ce tableau. Il s’agirait donc d’une toile issue de la série Fumées sous les toits de Léger lui-même, réalisée entre 1911 et 1912, marquant un tournant avec sa production antérieure, puisque l’artiste était passé du réalisme et du monochrome à quelque chose de plus abstrait et coloré. En somme, un avant-goût de ses œuvres cubistes à venir.
Une vue de Paris en hauteur, avec la cathédrale Notre-Dame au lointain qui va pouvoir être montrée pour la première fois au public lors de l’exposition Fernand Léger et les toits de Paris qui se tiendra du 19 novembre au 2 avril 2023 au musée Kröller-Müller qui détient la plus importante collection d’art cubiste de tous les Pays-Bas. Ce tableau inédit sera donc le clou du spectacle et permet de se replonger dans le Paris de cette époque, avec l’émergence de noms tels que Picasso, Braque, Delaunay, Metzinger, Le Fauconnier et donc Léger.