Souvenez-vous. Le 30 juin dernier, deux militants écologiques avaient collé leurs mains contre le cadre de la peinture Pêchers en fleurs de Van Gogh à la Courtauld Gallery de Londres. Quelques jours plus tard, le 4 juillet, c’était cette fois un paysage de Constable qui recevait le même sort, à la National Gallery. Des happenings similaires se sont ensuite succédé, à la manière d’un métronome. Le 18 août, des militants du collectif Ultima Generatione avaient également collé leurs mains sur le socle du Groupe du Laocoon, au musée Pio-Clementino du Vatican. Le 9 octobre, deux militants écologiques du mouvement Extinction Rebellion en firent de même sur la vitre protégeant la toile Massacre en Corée de Picasso, à la National Gallery of Victoria, à Melbourne. Le 14 octobre, deux activistes du mouvement écologique Just Stop Oil avaient renversé de la sauce tomate sur le tableau Les Tournesols de Vincent Van Gogh, à la National Gallery de Londres, avant de coller leurs mains contre le mur, de part et d’autre de l’oeuvre. Un acte qui avait été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux avec pour slogan « Qu’est-ce qui a plus de valeur, l’art ou la vie ? ». Heureusement pour la toile, elle était protégée par une vitre, le cadre seul ayant été légèrement abîmé. Les deux femmes seront jugées le 13 décembre prochain et ne doivent plus, en attendant, remettre les pieds dans un musée ou une galerie.
Tous ces gestes ont créé le scandale, même au sein des autres cellules d’activisme écologique internationales, jugeant ces actions totalement contre-productives. Mais il semblerait que cela ne soit que le début d’une plus grande action à venir. En effet, Letzte Generation, un mouvement écologique allemand, vient d’user du même procédé. Ce dimanche 23 octobre, deux militants tout de noir vêtus et portant des gilets orange, ont pris pour cible Les Meules de Claude Monet, au Musée Barberini de Postdam, en lui jetant de la purée dessus. Là encore, la toile n’a pas été touchée, car protégée par une vitre. Un tableau acheté pour la somme de 111 millions de dollars et prêté au musée de manière permanente. Quelles prochaines œuvres et quels prochains musées seront désormais les cibles de ces actions qui font certes parler d’elles, mais qui peuvent desservir la cause qu’elles défendent ?