Il était l’un des artistes français contemporains les plus connus à l’international et parmi les plus cotés. Pierre Soulages vient de nous quitter ce mercredi 26 octobre, à l’âge de 102 ans. Lui qui a magnifié la couleur noire sous toutes ses teintes, jusqu’à inventer ce qu’il appelle l’outrenoir, laisse derrière lui une œuvre colossale. Il faut dire qu’il peint depuis son plus jeune âge, lorsqu’il a eu un choc esthétique pour l’abbatiale romane de Conques dont il réalisera les vitraux bien des années après, entre 1987 et 1994. Dès lors, la peinture occupe tout son esprit, quittant son Rodez natal pour la capitale en 1934, réussissant le concours de l’école des Beaux-Arts, mais la quittant, déçu. Il étudiera à Montpellier pendant la Seconde Guerre mondiale et commence sa carrière véritablement en 1946, à Courbevoie. Son art alors est abstrait, rempli de lignes, peignant sur tous types de supports et d’abord en couleur. Il grave également des plaques de cuivre à partir des années 1950, réalise des estampes où le noir contraste avec les couleurs, ainsi que des lithographies et des sérigraphies, tirant vers des teintes vives ou des bleus qui attirent le regard immédiatement.
Le noir va apparaître au fur et à mesure, devenant outrenoir en 1979. Soulages travaille avec de la peinture noire, de l’huile, de l’acrylique, crée du relief avec cette teinte qu’il rend lumineuse, mate ou opaque. Aujourd’hui, ses œuvres se retrouvent dans plusieurs musées internationaux et des collections privées, mais aussi et surtout à Rodez, au musée qui porte son nom et dans lequel elles côtoient d’autres artistes lors d’expositions temporaires. En 2020, Soulages faisait partie des 15 artistes les plus cotés aux enchères, avec des ventes dépassant les 23,7 millions de dollars sur cette seule année. Noir, c’est noir, mais Soulages donnera toujours de l’espoir à l’art.