Il y a 140 ans, Auguste Rodin donnait le premier coup de burin à sa statue représentant Victor Hugo dominé par Iris et avec des nymphes à ses pieds. En 1982, pour célébrer le bicentenaire de sa naissance, la ville de Bensançon demande au musée Rodin de Meudon, s’il serait possible de recevoir un exemplaire de ce monument. Malheureusement, les tractations n’iront pas très loin. Une anecdote qui touche tout particulièrement le mécène Léonard Gianadda qui y voit là une forme d’injustice. L’histoire aurait pu en rester là, jusqu’au moment où ce dernier apprend que le musée Rodin vient d’exhumer un plâtre de 2m10 de Victor Hugo dans le plus simple appareil et dénué de tête, réalisé par le célèbre sculpteur, sans pour autant entreprendre d’en faire une statue. Léonard Gianadda décide alors de la faire fabriquer en bronze et en trois exemplaires : un qui serait offert à la ville de Besançon où est né Victor Hugo, un autre qui serait cédé au musée Rodin lui-même et un dernier qui ornerait les jardins de la Fondation Pierre Gianadda, située à Martigny en Suisse.
Et ce qui fut dit, fut fait. Pour sculpter la tête, on réutilisa un plâtre que Rodin avait utilisé pour la fameuse statue de l’écrivain assis, entouré d’Iris et des nymphes. Les bras ont eux, été réalisés et coulés séparément du reste de la statue afin de ne pas se briser, avant d’être ajoutés à l’ensemble. Une des trois statues va été livrée au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon et sera scellée à la Grande Bibliothèque intercommunale du site Saint-Jacques à sa réouverture en 2026. Une autre sera bientôt installée dans le jardin du musée Rodin et le troisième bronze de 550 kilos se trouve donc actuellement dans le jardin de la Fondation Pierre Gianadda depuis cet été. Un moment émouvant pour le mécène et une cinquantième statue pour ce jardin extraordinaire.