En 1988, alors qu’il n’était âgé que de 42 ans, le peintre, graveur et sculpteur figuratif Gérard Garouste avait déjà bénéficié d’une rétrospective de son œuvre au Centre Pompidou. Ce dernier remet ça de manière encore plus démonstrative, avec une vaste exposition à découvrir actuellement jusqu’au 2 janvier 2023. En tout, ce sont près de 140 œuvres de Garouste (dont 120 toiles souvent monumentales, des installations, des sculptures) que le public peut (re)découvrir, de manière chronologique afin de comprendre d’où viennent les toutes premières inspirations de l’artiste, à partir des mythes grecs notamment, qui l’ont tant fasciné. Il fait part également d’une solide connaissance des textes saints, l’étude de la kabbale et des grands textes classiques, on peut y déceler ici ou là des traces d’hébreu, lui qui s’est converti au judaïsme il y a 8 ans.
Garouste témoigne également de pans de sa vie personnelle qui ne sont pas toujours réjouissants, comme la figure paternelle honnie, son père ayant été un farouche antisémite qui n’hésitait pas à battre son fils. Il fait part également sans ambages des troubles mentaux qui l’habitent des suites de cette enfance peu heureuse et qui se retrouvent immortalisés dans ses toiles. On peut également en savoir davantage dans son autobiographie L’Intranquille, vendue à plus de 100 000 exemplaires en 2009. Intranquille est en effet le mot lorsqu’on parcourt cette rétrospective qui ne ressemble à nulle autre. Entre attraction, répulsion et fascination. L’une des expositions les plus impressionnantes et émouvantes de cette rentrée.