Chaque exposition consacrée de près ou de loin à Jean-Michel Basquiat est un événement. On se souvient, évidemment, de l’incroyable succès de la rétrospective qui lui était consacrée à la Fondation Louis Vuitton. C’est un autre type d’exposition qu’a concocté la galerie Gradivia (9 quai Voltaire, dans le 7e arrondissement parisien), à découvrir jusqu’au 19 novembre. Résonance, Jean-Michel Basquiat et l’Univers Kongo permet en effet aux visiteurs de découvrir un dialogue étonnant entre des dessins de l’artiste américain et les figures de pouvoir nkisi nkonde d’artistes anonymes que l’on trouve dans la culture kongo et provenant du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren. « Résonance s’affirme comme une architecture complexe et sensible dont les vivants piliers n’ont jamais été conçus pour être assemblés. Pourtant, communiquer avec les ancêtres ou redessiner le monde ne participe que d’une seule obsession qui est de vaincre la mort. Point de déni, mais un combat de chaque instant pour les sorciers, les mages et les artistes » explique ainsi l’un des commissaires de l’exposition, Bernard Dulon.
Un projet qui a nécessité plus de deux années de travail, notamment pour la sélection minutieuse de la vingtaine de dessins de Basquiat que l’on peut y voir, datés entre 1981 et 1987 et tous conservés dans des collections privées. Ils sont opposés à une vingtaine de fétiches à clous, des statues anthropomorphes et zoomorphes provenant de la République démocratique du Congo, de la République du Congo et d’Angola, présentés pour la première fois au public. Une exposition qui donne à voir la grandeur culturelle et intellectuelle de l’Atlantique noir, qui va des rives du fleuve Congo à celles du Mississippi…