Le monde de l’art et de la photographie est en deuil. L’artiste américain William Klein vient en effet de nous quitter le 10 septembre dernier, à l’âge de 96 ans. Entre films et photographies, réalité et imagination, il n’aimait rien tant que de brouiller les pistes et faire de chaque moment ordinaire, quelque chose qui relevait de l’incroyable, de l’onirisme. Après avoir fait des études de sociologie au City College of New York, il tombe amoureux de Paris à l’âge de 19 ans alors qu’il y reprend ses études à la Sorbonne et rencontre Jeanne Florin qui sera la femme de sa vie. C’est à la capitale française qu’il va rencontrer André Lhote et Fernand Léger qui l’initient à l’art. Klein commence ainsi à s’exprimer par la sculpture et l’art cinétique, collabore avec Angelo Mangiarotti à Milan, tente l’expérimentation par la photographie et l’art abstrait et devient dans les années 1950, un prestigieux photographe de mode, aux côtés de noms tels que Helmut Newton, Irving Penn ou Richard Avelon.
Il publie en 1956 le journal photographique, provocateur et étonnant, Life is Good and Good For You in New York : Transe Witness Revels qui obtient le prix Nadar l’année suivante et c’est à partir de là que son travail se fait reconnaître dans le monde entier, surprenant à chaque fois par sa manière de mettre en avant les paysages urbains. Il tourne dans les années 1960 plusieurs films, courts et longs-métrages, dont Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?, Mister Freedom avec Serge Gainsbourg et Yves Montand, Le Couple témoin avec Anémone et André Dussollier ou encore Le Messie, en 1999. Il passe toute sa carrière à publier de beaux livres de photo, exposer son travail dans les plus grands musées internationaux, du Centre Pompidou au Museum of Modern Art de New York. C’est un de nos plus grands photographes qui vient de s’éteindre, mais son oeuvre demeurera intemporelle.