Si le nom de Sempé est indisociablement lié à celui de René Goscinny pour ses illustrations du célèbre Petit Nicolas, le dessinateur avait bien plus d’un tour de crayon. C’est dès son plus jeune âge qu’il se lance dans le dessin, art qui ne le quittera jamais (on lui doit un dernier recueil en 2021, Garder le cap). Il a commencé tout d’abord dans des rédactions de journaux et magazines, français et internationaux, d’Ici Paris à Punch, en passant par Paris Match, Pilote, Esquire et de bénéficier de sa toute première couverture de magazine en 1978 dans le célèbre New Yorker. Entre temps, ses dessins, qui oscillent entre humour et poésie, auront conquis Le Nouvel Observateur, Télérama et Le Figaro. Les illustrations de Sempé sont identifiables au premier coup d’oeil et il sortira régulièrement des recueils qui assoient sa popularité auprès du public du monde entier, avec des œuvres telles que Rien n’est simple, Tout se complique, Marcellin Caillou ou Monsieur Lambert. Le monde de Sempé est celui de l’observation de ses contemporains, toujours avec bienveillance, même si de l’ironie ou de l’humour noir peuvent poindre ici ou là.
Très tôt dans sa carrière, des musées et galeries ont commencé à exposer son travail. Une première rétrospective se tiendra même en 1984 au sein du théâtre municipal de la ville de Caen avec la présentation de plus de 600 dessins originaux. Paris en fera de même en 2011 à l’Hôtel de ville et régulièrement, partout en France (et même à Genève), des expositions et événements en l’hommage du grand homme seront organisées. Jean-Jacques Sempé nous a quittés ce 11 août 2022, alors qu’il allait fêter quelques jours plus tard ses 90 ans. Son œuvre, intemporelle, n’a pas fini d’amuser et passionner les générations à venir.